dimanche 12 mai 2013

L égalité femmes- hommes en France et à l'étranger



Les étudiants de 1ère année du BTS Économie Sociale Familiale,
touchés par la cause de l’égalité femmes-hommes

Jeudi 14 février, les étudiants du BTS Économie Sociale Familiale ont accueilli Gaëlle Abily, vice présidente de  la région Bretagne chargée de l’égalité des droits en particulier entre les femmes et les hommes, et Jean Rohou, écrivain et ancien professeur de l’université de Rennes 2.


Depuis Septembre, les étudiants sont investis dans leur projet sur l’égalité entre les femmes et les hommes en France et dans trois autres pays : Canada, Cameroun, et Roumanie. En Octobre prochain, ils partiront étudier cette thématique dans le pays qu’ils ont choisi. Pour approfondir leurs connaissances sur l’égalité entre les femmes et les hommes, ils ont déjà fait des recherches et assisté à des conférences comme dans le cadre du Forum social des solidarités. Celle de jeudi a été pour eux très enrichissante, voici quelques extraits.

Étudiants (E) : Madame Abily, pourquoi avez-vous décidé de vous engager dans la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes ?
Gaëlle Abily (G.A) : Je commencerais ma réponse par cette citation de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». Je me reconnais dans cette démarche. Pour moi, c’est la rencontre avec la société qui fait que l’on organise des combats. Quand j’étais cadre, lors des pauses, on me prenait pour une secrétaire et on me demandait sans cesse de chercher des numéros de téléphone et d’autres informations qui ne correspondaient pas du tout à mes missions. Le fait de devoir toujours justifier le poste que j’occupais m’a donné envie de me battre pour l’égalité des femmes.

E : Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur les inégalités entre les femmes et les hommes ?   
G.A : Depuis 1945, il y a déjà eu 6 lois sur l’égalité de salaires entre les femmes et les hommes. Aujourd’hui, il y a 27% d’écart entre les salaires des femmes et ceux des hommes (cet écart pouvant aller jusqu'à 45% dans les professions de cadre). En outre, les femmes sont concernées par 12 familles de métiers (c’est-à-dire 12 familles dans lesquelles elles exercent) contre 87 pour les hommes. En ce qui concerne les violences conjugales, une femme décède tous les 2 à 3 jours sous les coups de son conjoint.

E : Quel est votre rôle à la région ?
G.A : Je suis  vice-présidente du conseil régional de Bretagne à l'égalité des droits et à l'innovation sociale et  membre du Haut Conseil pour l'égalité.
.Notre objectif premier est l’égalité des droits  entre les femmes et les hommes. Des thématiques ont été abordées telles que les femmes au travail et les violences faites aux femmes. La Bretagne a été la première région à se saisir de la thématique sur l’égalité femmes-hommes, nous pouvons donc dire aujourd’hui que nous avons une petite longueur d’avance, mais ne nous réjouissons pas, cette problématique est loin d’être résolue.

E : Comment voyez-vous la fin de ce combat ?
G.A : Ne plus avoir de travail ! Cela signifierait que les inégalités femmes-hommes auraient disparu.


E : Et vous Monsieur Rohou, quel a été votre parcours ?
Jean Rohou (J.R) : C’est à la faculté, lorsque j’étais enseignant, que les étudiants, sans doute de par mes enseignements de lettres, ont dit que j’étais un féministe. Pendant mon enfance, puisque que j’étais « fils de ploucs », j’ai souvent été infériorisé, à l’école, je subissais des remarques dans la cour de récréation. Cette infériorisation est semblable à celle que peuvent subir les femmes.  Je ne me considère pas comme féministe, je me sens simplement concerné par le sujet. Je n’ai jamais considéré que les hommes doivent être supérieurs aux femmes.

E : Mais pensez-vous qu’il existe des différences entre les femmes et les hommes ?
J.R : Il y en a. La différence de force musculaire et la reproduction de l’espèce.

E : Quels sont pour vous les enjeux de l’égalité femmes-hommes ?
G.A. : Je suis convaincu qu’il n’y a pas de fatalité. Il faut déconstruire et reconstruire le modèle social. S’auto-interroger et agir soi même est nécessaire pour améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes.
J.R : C’est capital ! On trouve un peu partout des inégalités entre les deux sexes. Ces inégalités nous sont presque transmises dans notre héritage socioculturel. Nous sommes conditionnés comme cela dès notre plus jeune âge : le bleu pour les garçons, le rose pour les filles, par exemple. Le langage également : on dit « un arbre » et « une » herbe. Écoutez  aussi, comme le mot « femme » a beaucoup plus de synonymes péjoratifs que le mot « homme ».
Il faut essayer de se libérer de ces conditionnements naturels.
Les inégalités de toutes sortes sont des produits de la structure sociale, nous pouvons les changer !      

Jeanne Gavaland, Anaïs Dauguet, Marlène Le Roux, Solène Lefeuvre, Clémentine Ledreux, Marlène Neveu  étudiants en BTS ESF1
                                  



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